La patience de Job, Gérard SEGHERS XVIIème siècle |
Le texte en prose présente les protagonistes du drame et les souffrances de Job.
Le texte souligne la valeur de Job et la responsabilité de Dieu dans la conduite des événements.
Le prologue présente Job comme un homme pieux, humble et obéissant.
2-La visite des 3 amis (chap 3:1 à 31:40)
Job se plaint, maudit, espère la mort, plaide la cause de l'homme soumis à l'épreuve (3:20-28), il proteste de l'injustice de son sort, il se dit innocent et accuse Dieu.
Alors que ses 3 amis s'expriment chacun à sa façon, en cherchant à le consoler par divers arguments, ces derniers exaspèrent Job.
Ils cherchent ensembles l’origine des souffrances de Job, mais Job réplique à chacune de leurs paroles et réfute leurs arguments.
Job se considère comme un homme juste qui fait son devoir et qui n'a rien à se reprocher. On pourrait même croire qu'il se croit "parfait" !
Job croit même que Dieu le considère comme un ennemi (13:24), à noter que son nom "eyove" est l'anagramme de "oyeve", c'est à dire "ennemi" en hébreu.
Job pense être victime d'une grande injustice et demande à comprendre Dieu.
Il accuse Dieu de cacher aux hommes la vraie Sagesse.
N'est ce pas contradictoires ? Si Job était comme le prologue l'a décrit, il n'aurait pas agit avec si peu de humilité, d'obéissance et de respect. Il envoie balader sa femme, ses amis qui viennent l'aider et même Dieu !
3-Discours d'Elihu (chap 32:1-37:24)
Elihu est beaucoup plus jeune que tout le monde, jusqu'alors il a écouté avant de prendre la parole.
Enfin, il explique donc à Job et ses 3 amis quelle est la vraie cause de cette épreuve, ce qu'est véritablement Dieu et les merveilles de sa création.
Job a donné des réponses dignes d'homme injuste et à ce péché il a ajouté une faute plus grave : penser triompher et prodiguer ses propos contre Dieu.
Job sur le fumier visité par ses amis et sa femme illustrateur de la Bible de Petrus Comestor 1372 |
Enfin Yahvé s'exprime pour appuyer Elihu (qui semble ici avoir introduit, préparé l'intervention de Yahvé, comme Elie prépare la venue du Messie), reprenant d'une manière plus forte certaines notions du discours d'Elihu. Il remet l'homme à la sa place par rapport à celle de son dieu. L'homme doit tout à Yahvé, il n'a pas à lui demander de justifier ses actes, encore moins de l’accuser et de le juger. La Justice de Yahvé est à une autre échelle que celle des hommes
5- L'épilogue - Job délivré (chap 42:1-42:17)
L'épilogue survient au chapitre 42 et Job répond à Dieu qu'il a enfin compris le sens du divin.
Il explique qu'il ne connaissait Dieu que par tradition, coutume et mimétisme.
Sa souffrance aura duré 12 mois, comme le temps de "purification dans le Géhenne".
Après abstraction de sa personne, s'être humilié, repenti, fait des prières pour ses amis, il a fait "téshouva" (retour) avec eux autour de l’autel des holocaustes. Les 3 amis de Job : Éliphaz le Thémanite, et Bildad le Shukhite, et Tsophar le Naamathite, qui pour être restés aux cotés de Job, pour avoir tenté de le consoler, de l'aider, se retrouvent accablés de reproches et blâmés par Yahvé. Alors Job intervient en leur faveur, et ils ne sont finalement pas punis par Yahvé. Cela me semble être un ajout, on ne blâme pas des amis fidèles imparfaits, ils ont utilisés les seuls arguments qu'ils avaient dans le but de faire le Bien. Au début même ils se taisent, ne sachant que faire et dire, ils restent à coté de leur ami Job. Par leur présence ils prouvent leur amitié. Ce n'est que lorsque Job commence à élever la voix qu'ils cherchent avec lui des "raisons". Lorsque la situation de Job est rétablie par Dieu, le récit nous dit qu'il vit venir vers lui tous les frères ! Ils viennent aprés le drame, et eux ne sont pas blâmés ?!
Job est délivré de ses souffrances, et retrouve dix enfants et le double de ses richesses matérielles anciennement perdues. On retrouve là un calcul d’apothicaire qui ne me plait guère, n'était ce pas suffisant pour Job d'avoir compris cela, d'après récupéré ce qu'il avait perdu ? Il faudrait à présent attendre le double lorsqu'on récupère ce que l'on a perdu ? N'est pas là une notion babylonienne d'usurier ?
Cela semble être un ajout. Tout est à Yahvé, il donne, il reprend, il n'y a pas de règles.
Il aurait donc eu 10 enfants (7 garçons + 3 filles) qu'il aurait "perdus" et , donc il y a une différence, pas de double ici, peut être parce que cela aurait été un peu "abusé", en tout Job aurait du avoir eu 30 enfants... bon courage à son épouse !
A noter aussi que la femme de Job n'apparait pas dans l'épilogue, ni dans les dialogues; c'est certainement un ajout, sans ce passage le texte reste parfaitement cohérent. Il semble qu'elle soit revenue vers Job, vu qu'il a donc eu 10 nouveaux enfants. Pas de règle du "double" là aussi. Il semble qu'elle soit la même vu que rien est dit au contraire. Il n'est pas écrit "une des femmes de Job" mais "sa femme", une seule suffit.
Satan n'est pas mis en cause à la fin, ce qui cause un déséquilibre dans la récit.
Les versets 5 à 13 du 1er chapitre avec Satan, seraient un ajout.
Job sur le fumier Jean Fouquet 1452-60 |
Job ne parle pas de Satan, il s'adresse à Yahvé qui lui a infligé ses souffrances.
Dans le récit d'origine Yahvé est seul responsable, dans la rédaction ultérieur on fait intervenir une fois de plus "Satan" (la même chose se passe dans les livres des Rois, et les secondes Chroniques).
Les Sabéens, nomades pillards détruisent la fortune de Job, sans Satan, ainsi jusqu'à la fin le récit est équilibré.
La maladie de Job, le fameux "ulcère malin" (Job 2:7) souvent déterminée comme la "lèpre" semble être un ajout aussi. Il n'est pas question de guérison de Job dans l'épilogue, mais du rétablissement de sa situation. Dans les discours il n'est pas question de la maladie de Job, mais de sa souffrance morale. Job ne se plaint pas de maladie, mais de sa détresse due à la perte de sa fortune et de sa famille. Cela laisse penser qu'il s'agit d'un ajout.
Le discours d'Elihu n'est pas mentionnés en conclusion, il fait double emploie par rapport au discours de Yahvé, plus fort et plus complet. Elihu n'est pas présenté comme un des amis de Job, et on ne connait sa présence que lorsqu'il prend la parole, contrairement aux 3 amis de Job.
Pourquoi 2 discours de Yahvé ? Le second n'apporte rien au premier, à la fin des deux Job a une réponse sensiblement identique. Il met sa main sur la bouche puis s'incline (chap 40:3-5). Le second discours de Yahvé se relance avec les monstres Léviathan, Béhémoth etc.. puis Job répond qu'il sait que Yahvé est tout puissant et il retire ses paroles. (chap 42:1-6). Second discours qui est on ne peut plus hermétique et plein de symboles à la limite de l'ésotérisme...
Ou bien le livre de Job que l'on a de nos jours est très incomplet...
Sources : Bible, Wikipédia
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